Intechmer : des formations pour prendre le large !

Les activités du Cnam-Intechmer s’organisent autour de trois missions principales : un enseignement supérieur théorique et pratique dans les domaines des sciences et techniques de la mer ; des actions de recherche fondamentale ; la diffusion de la culture scientifique et technique dans ses domaines de compétences. Pour assurer ses missions, l’Intechmer dispose d’un bâtiment qui lui est entièrement dédié, situé à Cherbourg-en-Cotentin (Normandie). Les formations aboutissent à des diplômes d’établissement reconnus par l’État de niveau licence (cadre technique Production et valorisation des ressources marines, cadre technique Génie de l'environnement marin, bachelor Océanographe-prospecteur). Les étudiants ont tout à portée de main pour devenir les professionnels que les entreprises de la mer attendent.

Des thématiques d’actualité pour une vision d’avenir

Les enseignements de l’Intechmer sont regroupés autour de trois grands thèmes. Ces thématiques sont d’autant plus importantes qu’elles répondent aux besoins inhérents aux défis climatiques dont la science maritime doit particulièrement s’emparer.

L’exploitation des ressources biologiques marines (cadre technique Production et valorisation des ressources marines) regroupe des domaines variés couvrant l’aquariologie, l’halieutique, l’aquaculture animale et végétale ou encore les biotechnologies marines. Les ressources marines animales ou végétales sont diversement exploitées. Afin d’assurer leur pérennité, il est nécessaire de mettre en œuvre une politique de gestion des stocks et de maîtrise des processus d’élevage dans le cadre d’un développement durable des ressources halieutiques.

L’environnement marin (cadre technique Génie de l'environnement marin) est un champ professionnel très large et pluridisciplinaire. Étudier son fonctionnement, assurer sa surveillance et exploiter ses potentialités font appel à de multiples compétences. Les zones littorales sont attractives et concentrent de fortes densités humaines. Elles accueillent au moins cinq fois plus de population que le reste du territoire. L’augmentation de la pression anthropique, associée aux changements climatiques, fragilise les équilibres de ce milieu. La prise de conscience sociétale conduit à identifier les problèmes et à chercher des solutions pour y remédier. L’environnement marin est également au cœur des enjeux énergétiques avec le développement des énergies marines renouvelables.

L’exploration et l’exploitation raisonnée des océans (bachelor Océanographe-prospecteur) nécessitent des approches complémentaires telles que l’étude des fonds marins et de la masse d’eau. La connaissance de ces disciplines scientifiques est indispensable pour la compréhension de la dynamique des masses d’eau et des processus géologiques. Elle doit être complétée par des compétences techniques pointues en instrumentation et en analyse de données. Ainsi, elles répondent aux profils de spécialistes recherchés par les entreprises offshore, les bureaux d’étude, les directions des ports autonomes, les institutions publiques et collectivités territoriales, que ce soit sur le territoire français ou à l’étranger.

3 QUESTIONS À PASCAL BAILLY DU BOIS, DIRECTEUR DE L’INTECHMER

Quels sont les moyens matériels et humains dont vous disposez pour déployer vos formations et faire de vos élèves des professionnels de la mer ?

L’Intechmer regroupe onze enseignants-chercheurs et neuf personnels techniques auxquels il faut ajouter trois doctorants et des chercheurs de passage. La formation s’appuie également sur plus de 100 intervenants extérieurs, chercheurs, spécialistes et professionnels en sciences marines. Nous avons une plateforme technique riche avec des laboratoires spécialisés dans les différentes disciplines, des installations d’aquaculture et des matériels dédiés à l’océanographie. Les travaux pratiques se déroulent en mer ou en zones littorales avec une zone atelier dédiée sur l’île de Tatihou.
À partir de l’automne 2023, nos locaux vont être entièrement rénovés par les collectivités du Nord Cotentin avec la construction d’un nouveau bâtiment de 1 800 m2.

Vos cursus évoluent en même temps que les mœurs écologiques et les techniques : de quoi sera fait demain ?

Depuis sa création, l’institut se veut au plus près des besoins des professionnels de la mer dans les domaines de la biologie, de l’environnement et de la prospection. Les sciences marines sont au cœur des problématiques de changement climatique. De nouveaux défis doivent être relevés avec le développement des énergies marines renouvelables et l’utilisation de plus en plus régulière des drones aériens, de surface ou sous-marins. Nos formations devront s’adapter à ces nouveaux besoins et technologies.

Question plus générale : y a-t-il encore beaucoup à faire pour protéger nos océans et les rendre, eux aussi, durables ?

On dit fréquemment que les fonds des océans sont moins bien connus que la surface de la Lune. C’est vrai dans certains domaines, mais l’enjeu est bien plus important pour l’humanité, car les océans représentent la majeure partie de la biosphère qui nous permet de vivre sur Terre. Du seul point de vue du réchauffement climatique, la connaissance de cet environnement est essentielle car les océans emmagasinent les 9/10^e de la chaleur reçue et ils nous restitueront cette chaleur durant des dizaines, voire des centaines d’années. Il ne doit plus être envisageable d’exploiter les ressources biologiques ou minérales de ces milieux sans connaitre l’impact de nos interventions sur le moyen et le long terme. L’évaluation de ces impacts représente une tâche immense où nos diplômés ont une place de premier plan.